Martin Schlegel : Les défis qui l’attendent à la BNS

Martin Reto Schlegel (sur la photo) prendra les rênes de la Banque nationale suisse (BNS) à partir du 1er octobre prochain, lorsque les démissions de l’actuel président Thomas Jordan entreront en vigueur. Il faudra le suivre de près pour comprendre quelle sera la politique monétaire du pays alpin et quels seront les destins du franc suisse.

Un changement important qui se produit à un moment crucial. La BNS est engagée dans un virage de politique monétaire qui a déjà vu l’institution agir deux fois lors des deux dernières réunions, portant les taux d’intérêt à 1,25 %. L’objectif des deux réductions concerne précisément le franc suisse et la nécessité d’arrêter sa réévaluation par rapport à l’euro.

Un passage important qui sera cependant sous le signe de la continuité. Schlegel travaille à la BNS depuis 2003 et depuis 2022, il est le vice-président du Conseil d’administration de la BNS aux côtés de Thomas Jordan, qui en est le président. Schlegel lui-même a déclaré qu’il suivrait les traces de Jordan, même si le contexte auquel il devra faire face est différent et nécessitera parfois des interventions différentes. «

La tâche de la BNS est de garantir la stabilité, surtout la stabilité des prix

a déclaré le futur président de la Banque nationale suisse.

Avec Schlegel, les deux autres membres du Conseil de direction de la BNS ont été nommés. Il s’agit d’Antoine Martin, entré en 2024 dans la direction, et de Petra Tschudin, membre suppléante depuis deux ans et, comme le nouveau président, avec une longue carrière à la Banque centrale.

Qui est Martin Schlegel

Quarante-sept ans (quarante-huit le 20 août prochain), Martin Reto Schlegel est l’actuel vice-président de la BNS depuis 2022. Titulaire d’un master en économie en 2003 après des études à l’Université de Zurich, il a immédiatement rejoint la Banque nationale au sein de l’Unité de recherche pour occuper ensuite des postes dans différentes divisions.

Entre-temps, il a poursuivi ses études jusqu’à obtenir son doctorat en 2009 à l’Université de Bâle, où il est professeur contractuel depuis 2010. En 2015 et 2016, il a travaillé au Fonds monétaire international en tant qu’expert.

Il est entré au Conseil d’administration de la BNS en 2018 en tant que membre suppléant, jusqu’à atteindre la vice-présidence en mai 2022. Aux côtés de Jordan, Schlegel a affronté la crise du Credit Suisse et orchestré le sauvetage ultérieur par UBS, bien qu’il ait précédemment déclaré que le sauvetage des banques ne faisait pas partie des missions de la Banque nationale.

Les défis qui l’attendent à la BNS

La tâche d’un banquier central n’est jamais simple. Mesurer qui, entre Thomas Jordan et Martin Schlegel, aura relevé les défis les plus difficiles ne sera possible qu’à la fin du mandat du nouveau président de la BNS.

Parmi les héritages laissés par Jordan, on trouve ce qu’on peut définir comme l’éléphant dans la pièce. Cet éléphant, c’est UBS, la plus grande banque de Suisse, rendue encore plus grande par l’absorption du Credit Suisse. Selon les estimations du Financial Stability Board (FSB), UBS est l’institution qui pèse le plus au monde sur l’économie d’une seule nation. Ce qui signifie que ses difficultés se répercuteraient sur l’ensemble de la Confédération et les pays voisins.

L’autre défi de Martin Schlegel est de poursuivre le processus de normalisation des taux d’intérêt initié par Jordan, qui a cité parmi les raisons de sa démission la nécessité d’un changement dans la politique monétaire. À son successeur incombe la tâche de maîtriser les prix tout en préservant l’économie exportatrice suisse de la force du franc suisse, propulsé par son statut traditionnel de valeur refuge.

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